04-2019, tome 116, 1, p. 73-93 - Primitiva Bueno-Ramírez, Rosa Barroso-Bermejo, Rodrigo de Balbín-Behrmann - Funerary red (cinnabar versus ochre) and megalithic rituals in the central Iberian peninsula. The hypogean necropolis of Valle de las Higue

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04-2019, tome 116, 1, p. 73-93 - Primitiva Bueno-Ramírez, Rosa Barroso-Bermejo, Rodrigo de Balbín-Behrmann - Funerary red (cinnabar versus ochre) and megalithic rituals in the central Iberian peninsula. The hypogean necropolis of Valle de las Higue

Abstract:

The presence of cinnabar in collective graves in the interior of the Iberia reveals a symbolic role identifying ritual practices well known in megaliths in the south of the peninsula. The data from the necropolis of Valle de las Higueras at Toledo, in the context of the Chalcolithic of the peninsula interior (from the 4th to the 3rd millennium cal BC), provide a point of reference for discussing "funerary red" in later Prehistory. The exotic source of cinnabar, probably from Almadén, adds an original aspect. While cinnabar was the "specific" funerary red of the south of the Iberia, the evidence found in Catalonia and south-eastern France reflects the major role played by the Ebro valley. Combined with the circuits for ivory, amber and gold, it underlines the role of the south in the emergence of funerary models that became particularly important across Europe in the 3rd millennium (at the same time as use of bell beakers reaches its hight).

The data from Iberian megaliths from which pigment samples have been taken, shows a clear difference between the red used for the constructional features of the tombs, in stone or earth, and the red used for bones and human figurines. Cinnabar was reserved for the latter, while walls were decorated with iron oxides. The engraved decorations associated with painting on figurines are convincing proof of the importance of dyed clothing, as well as the more than probable presence of ceremonial garments, shrouds, body paint, tatoos or masks.

Through the source of their red colour, the deceased possibly display narratives that come from their everyday life, such as the work of miners, or else their social position through clothes, tatoos and funerary body paint. On the basis of the archaeological evidence analysed here, various explanations can be suggested for the use of cinnabar: a rituality in which red plays the role of a sign of life and death with symbols that persist throughout the Iberian Neolithic and Chalcolithic.

 

La présence de cinabre dans les sépultures collectives du centre de la péninsule Ibérique, montre un rôle symbolique identifiant des pratiques rituelles bien connues dans les mégalithes du sud de la péninsule. Les données obtenues sur la nécropole de Valle de las Higueras à Toledo, dans le contexte du Chalcolithique de l?€?intérieur péninsulaire (dès le IVe jusqu?€?au IIIe millénaire cal BC), constituent un point de repère pour réfléchir sur le « rouge funéraire » dans la Préhistoire récente. La source exotique de cinabre, probablement d'Almadén, ajoute un élément unique. Alors que le cinabre était le rouge funéraire « spécifique » du sud de la péninsule Ibérique, les indices trouvés en Catalogne et dans le sud-est de la France témoignent du rôle majeur joué par la vallée de l?€?Èbre. S'ajoutant aux circuits de l?€?ivoire, de l?€?ambre et de l?€?or, il souligne le rôle du sud dans l?€?apparition de modèles funéraires qui, au troisième millénaire (en même temps que l'utilisation des gobelets campaniformes est à son apogée), devient particulièrement importante dans toute l'Europe.

Les informations provenant des mégalithes ibériques où des pigments ont été prélevés, montrent une nette différence entre le rouge utilisé dans les structures architectoniques des tombes, de pierre ou de terre, et le rouge utilisé pour les os et les figurines humaines. Le cinabre était réservé à ces derniers tandis que les parois sont décorées avec des oxydes du fer. Les décorations gravées associées à la peinture sur les figurines sont une preuve convaincante de la valeur des vêtements teints, ainsi que de la présence plus que probable de vêtements de cérémonie, de linceuls, de peintures corporelles, de tatouages ou de masques.

Il est possible que les défunts affichent, à travers la source de leur couleur rouge, des récits qui proviennent de leur vie quotidienne, comme le travail des mineurs, ou encore leur valeur sociale par les vêtements, les tatouages et les peintures corporelles funéraires. On peut envisager une variété d?€?explications par rapport à l?€?usage du cinabre, si on tient compte du registre archéologique ici analysé : une ritualité où le rouge joue le rôle de signe de la vie et de la mort avec des symboles qui perdurent tout au long du Néolithique et du Chalcolithique ibériques.