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Le hameau du Néolithique ancien à Verson « les Mesnils
sous la direction de Cécile GERMAIN-VALLÉE
Le site néolithique ancien de Verson « les Mesnils » est situé dans la Plaine de Caen (Calvados), en Normandie occidentale. Il a été fouillé lors d'une opération d'archéologie préventive conduite en 2012, qui a permis pour la première fois dans la région, d'étudier un hameau de l'étape moyenne de la culture de Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain (BVSG). Formé de cinq maisons, il a été occupé en trois phases entre 5010 et 4830 av. notre ère, soit sur une durée d'environ 180 ans. A l'instar des sites d'habitat régionaux de cette période, il est localisé en contexte de plateau et implanté sur des pédo-sédiments d'origine loessique, ce qui a limité sa conservation. Les vestiges rencontrés se composent de plusieurs séries de grandes fosses, vingt-huit au total, dont l'organisation spatiale renvoie clairement à celles de fosses latérales des maisons de tradition danubienne, bien que les trous d'ancrage des poteaux ne soient pas lisibles. Les remplissages de ces structures ont livré un mobilier à vocation domestique dans des quantités et un état de conservation remarquables et inédits pour la Normandie occidentale. Leur analyse livre de nombreuses données sur la culture matérielle encore peu renseignée des néolithiques BVSG de cette partie de l'ouest de France. Les résultats de ces études combinées aux analyses menées sur les comblements de ces fosses (stratigraphique, micromorphologie et macrorestes végétaux), ont par ailleurs permis une étude de la nature et de la distribution des activités domestiques au sein des unités d'habitation de ce hameau. Cette répartition est analogue à celles généralement observées sur les sites dont des plans des bâtiments sont conservés. De nombreuses informations sur l'usage des fosses latérales ont aussi été obtenues grâce aux analyses. Elles indiquent qu'elles font partie intégrante du fonctionnement des maisons danubiennes et certaines pourraient aussi avoir des utilisations spécifiques, tandis que la plupart présente des traces de curage et de piétinements indiquant une probable gestion des déchets par les habitants du hameau. L'environnement et son exploitation par les néolithiques est une autre question qui a pu aussi être abordée par ces études.
Finalement, au regard de la forme de leur habitat et des vestiges mobiliers, en particulier des deux marqueurs de la culture BVSG que sont les lames en silex et les parures, l'analyse du site révèle que les néolithiques de Verson « les Mesnils » entretenaient de nombreux liens avec d'autres populations de la sphère BVSG. Ils pourraient même avoir joué un rôle dans la diffusion de ces objets.
The Early Neolithic site of Verson « Les Mesnils » was the object of a pre-development excavation carried out in 2012 on the Caen plain (Calvados), in western Normandy. We were able to study a small settlement dating to the middle phase of the Bliquy/Villeneuve-Saint-Germain culture (BVSG) for the first time in the region. It was composed of five houses occupied for a duration of about 180 years between 5010 and 4830 B.C, in three different phases. As is the case for corresponding habitat sites in the region, it is situated in a plateau context, implanted on pedosediments of loessic origin, which has limited it's conservation. The features consist of twenty eight large pits spatially organised in several series, clearly corresponding to the lateral pits of long houses of Danubian tradition, although post holes were no longer visible. The fill of these pits yielded abundant, well preserved domestic artefacts, some unprecedented, quite remarkable for western Normandy. Their study has provided data on the hitherto poorly documented material culture of the BVSG Neolithic peoples in this part of Western France. The results, combined with those of analyses carried out on the pit fills (stratigraphy, micromorphology, macrobotanical remains), has also enabled us to examine the nature and the spatial organisation of domestic activities within the dwelling units of this hamlet. The distribution pattern corresponds to those usually observed on sites for which the building plans are preserved. A lot of information on the use of the pits have been gleaned, showing that they were an integral part of the daily use of the danubian houses. Some of them may have had specific functions, whereas others show evidence of having been cleaned out and trampling, pointing to their probable use for waste mangement by the people living there. The environment and how Neolithic peoples made use of it is another question we were able to approach.
All in all, taking into account the form of the habitat and the artefacts discovered, particularly the two BVSG cultural markers, flint blades and personal ornaments, the site study reveals many links between the inhabitants at Verson « Les Mesnils » and other populations within the BVSG sphere. They may even have played a role in the diffusion of these objects.
Société préhistorique française - 308 pages, 35 euros. ISBN : 2-913745-91-1 (EAN : 9782913745919)
pdf en accès libre mis au fil de l'eau
29e Congrès Préhistorique de France
Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse
Sommaire du Congrès (12 sessions)
Façonner la terre. Traditions techniques des potiers dans la vallée du Rhin supérieur (Xe-VIIIe siècle av. J.-C.) de Marie PHILIPPE
Résumé
Comment les céramiques de l'âge du Bronze étaient-elles fabriquées ? L'étude technologique menée sur seize habitats et trois nécropoles de la vallée du Rhin supérieur et environs proches, occupés entre le Xe et le VIIIe siècle av. J.-C, révèle l'incroyable variabilité des chaînes opératoires mises en oeuvre. Les macrotraces techniques observées sur les 829 céramiques du corpus sont abondamment illustrées, et leur interprétation se fonde sur une synthèse critique de nombreux référentiels ethnographiques et expérimentaux.
La représentation des chaînes opératoires par des arborescences répond à une rigoureuse méthode de tri hiérarchique des données. Cette dernière permet de reconstituer de manière innovante les traditions techniques, héritées et transmises entre membres de communautés au fondement social et/ou spatial. Ces réseaux d'interactions, liés à l'apprentissage de l'artisanat potier, sont modélisés à partir de calculs de similarité entre assemblages archéologiques. L'identité sociale des potiers et potières est alors questionnée, en lien avec les style morpho-décoratifs de la vallée. La transmission des manières de faire démontre la persistance de ces groupes sociaux à travers les étapes de la chronologie relative.
Toutefois, l'affiliation identitaire des producteurs ne suffit pas à expliquer la variabilité des chaînes opératoires. Tout d'abord, le déplacement de produits-finis est démontré sur des distances variables par l'observation des pâtes céramiques. Ensuite, les tests d'indépendance statistique révèlent que l'emploi de certaines techniques entraînant des avantages utilitaires (imperméabilisation, résistance aux chocs thermiques, etc.) est préférentiellement associé à certaines formes de récipients. Certains comportements techniques récurrents sont donc conditionnés par le produit-fini recherché, et cela amène à envisager la fonction à laquelle peuvent être destinés les vases (différente de leur utilisation réelle). Enfin, l'analyse de la co-représentation des traditions techniques par site introduit les notions de complémentarité et de concurrence des productions, mais aussi la question d'une spécialisation de cet artisanat à l'aube de l'âge du Fer.
Sur la base de la détermination des techniques utilisées pour fabriquer les céramiques, à travers une dense réflexion méthodologique et un raisonnement interprétatif échelonné sur plusieurs plans successifs et croisés, c'est donc tout le contexte socio-économique entourant les potiers et potières de la fin de l'âge du Bronze qui est investigué dans cet ouvrage.
Abstract
How was pottery made during the Bronze Age? The technological ceramic study carried out on 16 habitation and 3 funerary sites of the upper Rhine Valley and its surroundings, which date from the 10th to the 8th centuries B.C., reveals an incredible variety among chaînes opératoires. Macrotraces observed on 829 ceramics are abundantly illustrated, and their interpretation is based on a review of numerous ethnographic and experimental reference papers.
The chaînes opératoires are depicted by trees following a rigorous method of hierarchical data clustering. This allows technical traditions, which are inherited and transmitted among members of social- and spatial-based communities, to be reconstructed in an innovative manner. These networks of interplays, which are linked to craft-learning, are modeled using similarity measures between ceramics assemblages. Pottery styles, determined by types of shapes and decorations, can then give insight into the potters' social identities. The transmission of technical traditions reveals that these social groups persisted through chronological phases.
However, relying solely on potters' social membership is insufficient when it comes to explaining the presence of such diversity in chaînes opératoires. First, paste examination proves that finished products were moved across various distances. Then, statistical tests of independence indicate that some techniques producing utilitarian advantages (waterproofing, thermal shock resistance...) are preferentially used to make some shapes of containers. Thus, recurrent technical behaviors are conditioned by which finished product is wanted, leading to discussions concerning the intended function of the ceramics (which is different from their actual use). Finally, the co-representation of several technical traditions within ceramic assemblages introduces the concepts of complementary and competing productions, as well as the question of pottery as a specialized craft at the dawn of the Iron Age.
By determining the techniques used to produce ceramics, through thorough methodological consideration and an interpretive reasoning following successive and crossed frames, this book investigates the entire social and economical context surrounding potters of the Late Bronze Age.
Société préhistorique française, 2023, (Mémoire 71), 256 pages, 30 ?, ISBN : 2-913745-90-3 (EAN 9782913745902)
5 articles disponibles
Prix : 35,00 € TTC
Pôle éditorial de la MSH Mondes
(Maison de l'archéologie et de l'éthnologie)
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21 allée de l'Université
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