S1-13PDF - Les haches de pierre polie du Néolithique  dans le Languedoc, la zone nord-orientale des Pyrénées  et la marge sud-ouest du Massif central   Jean Vaquer, Christian Servelle et François Briois   avec la collaboration de Maxime Remicourt

Cliquez sur la photo pour zoomer


S1-13PDF - Les haches de pierre polie du Néolithique dans le Languedoc, la zone nord-orientale des Pyrénées et la marge sud-ouest du Massif central Jean Vaquer, Christian Servelle et François Briois avec la collaboration de Maxime Remicourt

Résumé : Les industries en pierre polie du Néolithique de cette zone du Sud de la France n'ont fait l'objet jusqu'à présent que d'approches partielles. Si la zone méditerranéenne a bénéficié d'une synthèse (Ricq de Bouard, 1996), la zone océanique n'a fait l'objet que d'études ponctuelles limitées à quelques aspects des productions et des diffusions. Nous proposons dans cette étude d'examiner ces outillages en mêlant les informations provenant de ces deux régions. Il est évident en effet que les territoires situés de part et d'autre de la ligne de partage des eaux ont été en interaction forte tout au long du Néolithique et qu'ils ont même été le plus souvent intégrés à des dynamiques culturelles communes. C'est à partir d'examens de multiples et abondantes séries de haches polies et de prospections en contexte alluvial ou sur les gîtes géologiques que la question des productions régionales est abordée et renouvelée. Il apparaît que la recherche de roches tenaces a dû débuter par l'exploitation de galets qui est attestée partout et que certaines d'entre-elles ont ensuite été exploitées en gîtes. Dans la partie est des Pyrénées la sélection a porté sur des roches ultrabasiques dont les gisements très localisés se trouvent en Haute-Ariège. Dans la vallée de la Garonne ce sont des roches métamorphiques banales qui ont été utilisées essentiellement sous forme de galets. Dans le bassin du Tarn se sont des roches volcaniques qui ont été sélectionnées, certaines ont donné lieu à d'importantes exploitations et ateliers comme les cinérites volcano-sédimentaires de Réquista en Aveyron ou les métabasites de l'Albigeois cristallin et des monts de Lacaune. L'ampleur de la diffusion des productions régionales n'est pas encore bien connue. Elle paraît assez limitée pour la cinérite de Réquista qui est attestée ponctuellement en Catalogne et en Rhône-Alpes et qui n'a eu de réelle importance qu'en Auvergne. Il est probable que les amphibolites calciques nord pyrénéennes ont joué un rôle en Catalogne où elles abondent dans les offrandes funéraires des sepulcros de fosa mais la caractérisation des diverses variétés de cette roche et des sources correspondantes reste encore à préciser. Les roches exogènes parvenues dans la région sous forme d'importations de produits finis n'ont pas été négligées dans cette enquête. C'est ainsi que les importations de haches alpines de travail ou d'apparat ont fait l'objet de nouveaux recensements qui précisent leur répartition et leurs contextes. Ces inventaires ont concerné aussi d'autres productions comme celles en fibrolite ou sillimanite qui témoignent de réseaux provenant du Massif central ou celles en silex grenu ou en silex meulière qui proviennent de l'Aquitaine. La situation géographique de la région peut en partie expliquer ce jeu de concurrences entre les productions locales et les importations d'origine alpine ou du Centre-Ouest de la France. Toutefois il convient tout d'abord de préciser que la chronologie des productions locales perçue sur les sites récepteurs révèle quelques exploitations de très longue durée tandis que d'autres n'ont eu lieu qu'au Néolithique récent et final. Les évolutions des divers réseaux de diffusion ne sont perceptibles que très partiellement. Pour chaque étape les situations de compétition qui sont observées entre les réseaux locaux et les apports exogènes impliquent l'existence d'échelles de valeur dont la restitution nécessite une prise en compte de multiples aspects. Il s'agit des densités d'occurrences ou des variations de fréquences relatives dans les séries d'outillages d'habitats mais aussi des sélections opérées pour les offrandes funéraires ou pour les dépôts.

Abstract: In this part of the South of France, the ground stone industries of the Neolithic were the object until now only of partial approaches. If the mediterranean zone benefited from a synthesis (Ricq de Bouard, 1996), the oceanic zone made the object only of punctual studies limited to some aspects of the productions and the diffusions. We suggest in this study examining these tool kit by combining the information from these two regions. It is evident indeed that territories located on both sides by the watershed were in strong interaction throughout the Neolithic and that they were integrated even mostly into common cultural dynamics. It is from examinations of multiple and plentiful collection of polished axes and prospectings in alluvial context or on the geologic deposits that the question of the regional productions is approached and renewed. It seems that the search for hard rocks had to begin with the exploitation of pebbles which is attested everywhere and that some of them were then exploited in deposits. In the East from Pyrenees the selection concerned ultramafic rocks which deposits are very localized in the Haute-Ariège. In the Garonne valley, it is place of the metamorphic rocks which were essentially exploited in the form of pebbles. In the Tarn basin these are volcanic rocks which were selected, some leaded to important exploitations and workshops as the volcano-sedimentary cinerite of Réquista in Aveyron or the metabasit rocks of Albigeois and the crystalline rocks of Lacaune Monts. The extent of the distribution from the regional productions is not still well known. It seems limited enough for the Réquista cinerite that is punctually attested in Catalonia and in Rhône-Alpes and that had real importance only in Auvergne. It is likely that the Pyrenean north calcic amphibolte used in Catalonia where they abound in the sepulcros de fosa funeral offerings, but the characterization of the diverse varieties of this rock and the corresponding deposits still remains to clarify. The exogenetic rocks reached in the region in the form of imports of finished products were not neglected in this investigation. And so the imports of work or ceremonial alpine axes were the object of new inventories which clarify their distribution and theirs contexts. These inventories also concerned the other productions as those fibrolite or sillimanite that shows of distribution systems from the Massif Central or those in granular flint or in millstone grit from Aquitaine. The geographical situation of the region can partially explain there competitions between the local productions and the imports of alpine origin or Centre-Ouest of France. However the chronology of the local productions perceived on the receiving sites reveals some exploitations of very long lenght whereas some others only in the Recent and Final Neolithic. The evolutions of the diverse distribution systems are perceptible only very partially. For every stage the situations of competition which are observed between the local distribution systems and the exogenous contributions imply the existence of values scales which the reconstruction requires a consideration of multiple aspects. It is about occurrence densities or about variations of relative frequencies in the tool kit series on the dwelling site but also the selections reflected for the funeral offerings or for the hoard.